Le village historique d’Abidjan-Adjamé, au cœur de la Côte d’Ivoire, reste plongé dans la douleur après les violentes destructions survenues le 25 juillet 2024. Ce jour tragique, en pleine nuit, alors que les habitants dormaient paisiblement, ils ont été brutalement réveillés par des démolitions massives. Les maisons, lieux de culte, et même la chefferie ont été réduits en décombres, laissant la population sans abri et en état de choc.
Les récits des témoins sont glaçants. Le Secrétaire Général de la chefferie témoigne : « C’est nuitamment, à 5 h du matin, qu’ils sont venus tout casser. Des femmes, choquées, sont sorties nues mais ils ont continué à tout détruire. La chapelle catholique, l’église harriste, la maison du chef, celle de sa mère, rien n’a été épargné. Pendant le ramassage des gravats, on a retrouvé de l’or, des vêtements et des objets précieux sous les décombres. »
Visite de Compassion de Simone Ehivet Gbagbo
Deux mois après cette catastrophe, le village reçoit la visite de Dr Simone Ehivet Gbagbo, ancienne Première Dame et Présidente du Mouvement des Générations Capables (MGC). Avec une délégation de son parti, elle est venue témoigner sa solidarité envers une communauté dévastée. Arrivée sur place dans un espace dévasté, à l’aspect lunaire, elle a été accueillie avec les mots traditionnels de bienvenue, « Akwaba », par une délégation de la chefferie.
Simone Ehivet Gbagbo, ayant passé une partie de son enfance à Abidjan-Adjamé, a ressenti profondément la douleur de cette population meurtrie. Dans ses paroles aux villageois, elle a exprimé son choc face aux destructions, soulignant l’importance historique de ce village Atchan, antérieur à l’époque coloniale : « Abidjan-Adjamé n’est pas un quartier banal créé par les colons. Ce village Atchan existait déjà. Ce village est historique et doit le demeurer. »
Une Volonté de Résilience
Le chef NANGUI Boua Chérubin Urbain, lors de cette rencontre, a exprimé sa désolation face à l’injustice subie par son peuple. « Nul ici ne dit qu’il n’a plus de village. Nous sommes convaincus de rester sur nos terres. Nous ne voulons que demeurer sur ce site originel », a-t-il martelé, affirmant avec fermeté la détermination de la communauté à défendre son droit à rester sur ses terres ancestrales.
La situation tragique du village a provoqué de vives émotions parmi les habitants, en particulier les femmes, qui ont témoigné avoir tout perdu. Ces femmes, autrefois pilier de leurs foyers, se retrouvent désormais sans abri ni ressources, luttant pour se reconstruire après avoir vu leurs vies détruites en une seule nuit.
Soutien Matériel et Moral
Simone Ehivet Gbagbo n’est pas venue les mains vides. Au-delà de son soutien moral, elle a également apporté des dons précieux à la communauté. Un total de 4.200 articles scolaires a été remis aux enfants du village pour leur permettre de poursuivre leurs études malgré les épreuves. Ce geste humanitaire marque un soutien concret aux efforts de reconstruction et de résilience de la communauté d’Abidjan-Adjamé.
Cette visite réconfortante, malgré les circonstances tragiques, témoigne de la solidarité qui entoure cette communauté. Alors que les habitants continuent de pleurer leurs pertes, ils trouvent néanmoins la force de se relever avec courage et dignité, espérant que la justice soit rendue et que leur village retrouve enfin la paix et la sécurité qu’il mérite.
Gnohou Maxime Keller