15 juillet 2024 — Pour la première fois, Volodymyr Zelensky a exprimé, ce lundi 15 juillet 2024, son soutien à l’inclusion de la Russie dans un futur sommet pour la paix organisé par Kiev. Cette déclaration intervient après des discussions préliminaires tenues mi-juin en Suisse, où Moscou était notablement absent, comme l’a rapporté l’Agence France-Presse.
Une Ouverture Inédite de Kiev
Lors d’une conférence de presse à Kiev, le président ukrainien a affirmé : « Je pense que des représentants russes devraient participer à ce deuxième sommet. » Il a même évoqué la possibilité de préparer un « plan » pour cette rencontre d’ici novembre. Bien que Zelensky n’ait pas mentionné l’arrêt des hostilités, il a mis en avant trois priorités : la sécurité énergétique de l’Ukraine, durement touchée par les bombardements russes, la libre navigation en mer Noire et les échanges de prisonniers.
Contexte du Conflit et Tentatives de Paix
Depuis le début de l’invasion à grande échelle en février 2022, la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien. Malgré cette occupation, les perspectives d’un cessez-le-feu durable restent minces. C’est néanmoins la première fois que Zelensky propose des discussions avec la Russie sans exiger au préalable un retrait total des troupes russes du territoire ukrainien. Auparavant, il avait fermement refusé tout dialogue tant que Vladimir Poutine resterait au pouvoir, allant jusqu’à signer un décret rendant illégales les négociations avec Moscou.
Objectifs et Conditions de Kiev
L’Ukraine continue de revendiquer la restitution de tous les territoires occupés, y compris la Crimée, annexée par la Russie en 2014. Kiev considère le retrait total des forces russes, estimées à près de 700.000 militaires selon Poutine, comme une condition sine qua non pour toute discussion de paix. En parallèle, la Russie exige l’abandon par l’Ukraine des quatre régions que Moscou revendique en plus de la Crimée, et la garantie que Kiev ne rejoindra pas l’OTAN — des demandes rejetées par l’Ukraine et ses alliés occidentaux.
Historique des Sommets et Propositions
Le premier sommet pour la paix en Ukraine, organisé mi-juin en Suisse, avait rassemblé une centaine de pays, mais la Russie n’y avait pas été conviée. La Chine, alliée de Moscou, avait également choisi de ne pas participer. En 2022, l’Ukraine avait proposé un plan de paix en dix points, soutenu par l’Occident, incluant le retrait inconditionnel des troupes russes, mais cette proposition avait été rejetée par Moscou.
Implications de la Nouvelle Position de Zelensky
L’ouverture de Zelensky à la participation de la Russie à un prochain sommet marque un tournant dans la diplomatie ukrainienne. Cette initiative pourrait potentiellement redéfinir les contours des négociations futures et offrir une nouvelle dynamique pour la résolution du conflit. La communauté internationale attend avec impatience les développements de cette proposition et les réponses de Moscou.
Ce geste de Kiev montre une volonté de trouver des solutions pacifiques malgré les tensions persistantes et les exigences irréconciliables des deux côtés. La préparation d’un plan concret d’ici novembre sera cruciale pour évaluer la faisabilité de cette nouvelle approche et son potentiel pour mettre fin à l’un des conflits les plus dévastateurs de ces dernières années.
Gnohou Maxime Keller