Dès son retour à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump a annoncé une évaluation des programmes d’aide au développement, suscitant de vives inquiétudes sur le continent africain. Cette décision pourrait avoir des conséquences majeures pour plusieurs pays qui dépendent largement de l’aide américaine pour financer des secteurs essentiels. Quels sont les pays les plus affectés ? Quels secteurs risquent d’être impactés ? Décryptage.
Des milliards de dollars en jeu
L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) investit chaque année des milliards de dollars en Afrique, couvrant des domaines vitaux tels que la santé, l’éducation, l’agriculture et l’assistance humanitaire. En 2023, l’Afrique subsaharienne a reçu près de 8 milliards de dollars d’aide américaine, principalement destinés aux programmes de lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et la malnutrition.
Les pays les plus récipiendaires incluent :
- Nigeria : Environ 1,2 milliard de dollars, avec une grande partie allouée à la santé et à la sécurité.
- Éthiopie : 900 millions de dollars pour l’aide alimentaire et le développement rural.
- Kenya : 800 millions de dollars concentrés sur les infrastructures sanitaires.
- Afrique du Sud : 500 millions de dollars, majoritairement pour la lutte contre le VIH/SIDA.
- Mali : 450 millions de dollars, dont une partie pour des programmes éducatifs comme celui de Bougouni.
Secteurs touchés : santé, éducation et agriculture en danger
La suspension potentielle de ces fonds aura un impact direct sur plusieurs secteurs critiques :
- Santé publique : La lutte contre les pandémies telles que le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme pourrait être gravement compromise, mettant des millions de vies en danger.
- Éducation : Des initiatives comme le programme d’apprentissage scolaire à Bougouni, au Mali, risquent d’être interrompues, laissant des milliers d’enfants sans accès à l’éducation.
- Agriculture et sécurité alimentaire : Des programmes destinés à lutter contre l’insécurité alimentaire, notamment en Éthiopie et au Soudan du Sud, pourraient s’arrêter, aggravant les crises humanitaires.
Une approche controversée : « America First » face à la coopération internationale
L’administration Trump, fidèle à son programme « America First », cherche à recentrer les ressources du pays sur les intérêts domestiques. Cependant, de nombreux experts estiment que cette décision risque d’affecter les relations diplomatiques et économiques des États-Unis avec l’Afrique.
En effet, l’aide au développement ne se limite pas à une action humanitaire ; elle constitue également un levier d’influence stratégique face à la montée en puissance d’autres acteurs internationaux, notamment la Chine, très présente sur le continent africain.
Vers un avenir incertain
La suspension de l’aide américaine pourrait obliger les pays africains à se tourner vers d’autres partenaires internationaux ou à repenser leur modèle de développement. L’Union africaine et certaines institutions locales appellent déjà à une plus grande autonomie financière et une diversification des sources de financement.
En conclusion, la décision de Donald Trump de réévaluer l’aide au développement pourrait redéfinir les relations américano-africaines et plonger certains pays dans une crise socio-économique profonde. L’Afrique devra s’adapter rapidement à cette nouvelle donne, tandis que le monde observe les conséquences de cette politique protectionniste.
Gnohou Maxime Keller
