L’opposition togolaise a présenté ses excuses au peuple pour les erreurs et divisions internes qui ont mené à des échecs dans la lutte pour une alternance politique. Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais, a déclaré lors d’une conférence-débat mercredi : « Le peuple a tout donné, mais les leaders de l’opposition ont péché, raison pour laquelle nous lui demandons pardon ». Cette rencontre était organisée par la coalition « Touche pas à ma Constitution », un regroupement de partis et d’organisations de la société civile dirigé par Nathaniel Olympio.
Une Nouvelle Constitution Contestée
La nouvelle Constitution, définitivement adoptée le 19 avril et promulguée le 6 mai, a introduit des changements significatifs dans le système politique togolais. Elle marque le passage d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, instaurant la Vᵉ République. Désormais, le pouvoir sera concentré entre les mains d’un président du conseil des ministres, un rôle similaire à celui d’un super-Premier ministre. Ce poste ne sera pas pourvu par une élection directe, mais reviendra automatiquement au chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale.
Réactions et Implications
La conférence-débat a été l’occasion pour les membres de la coalition « Touche pas à ma Constitution » de discuter des implications de cette nouvelle Constitution. Pour beaucoup, cette transition représente un recul démocratique, car elle centralise davantage le pouvoir au sein d’un parti unique, réduisant ainsi les chances d’alternance politique.
Une Stratégie d’Unité
En demandant pardon, l’opposition cherche à se réconcilier avec le peuple et à renforcer son unité pour les combats politiques à venir. Nathaniel Olympio a souligné l’importance de surmonter les divisions passées pour créer une opposition plus cohérente et efficace. Cette démarche vise à regagner la confiance des électeurs et à mobiliser un soutien plus large pour les futures actions politiques.
Un Contexte Politique Difficile
Le Togo a longtemps été marqué par des tensions politiques et des manifestations en faveur de réformes démocratiques. La nouvelle Constitution et les excuses de l’opposition interviennent dans un contexte de méfiance croissante entre les dirigeants politiques et la population. La capacité de l’opposition à se réinventer et à proposer une alternative crédible sera cruciale pour l’avenir politique du pays.
Conclusion
La demande de pardon de l’opposition togolaise est une étape importante dans la reconnaissance de ses erreurs passées et un appel à l’unité pour l’avenir. Face à une nouvelle Constitution qui centralise le pouvoir, l’opposition devra redoubler d’efforts pour s’organiser et proposer des solutions alternatives afin de répondre aux aspirations démocratiques du peuple togolais.
Gnohou Maxime Keller