Dans les coulisses de l’Assemblée nationale, les députés suppléants ivoiriens tentent de sortir de l’ombre. L’Honorable Kouamé Yao Séraphin, député de la Nation, monte au créneau pour défendre leur cause, plaidant pour une réforme qui leur accorde le statut qu’ils méritent.
Le député de la nation a fait ce plaidoyer le mardi 07 janvier 2025 lors d’un point de presse à Abidjan, Yopougon.
La suppléance parlementaire, instaurée en Côte d’Ivoire par la loi n°2004-495, est un mécanisme important, garantissant la continuité de la représentation en cas de vacance ou d’absence prolongée d’un député titulaire. Toutefois, dans sa mise en œuvre, ce dispositif a confiné les suppléants dans une situation d’invisibilité institutionnelle.
Contrairement à d’autres pays, où les suppléants bénéficient d’un cadre légal clair et d’avantages administratifs, leurs homologues ivoiriens n’ont ni rémunération, ni reconnaissance juridique en dehors des rares cas de remplacement effectif.
Pour l’Honorable Kouamé Yao Séraphin, cette situation est « une aberration » qui nuit non seulement aux suppléants eux-mêmes, mais aussi à l’efficacité du système démocratique.
Pour l’élu de la nation :« Il est temps de rendre sa dignité au député suppléant ! ».
Les députés suppléants jouent pourtant un rôle crucial dans la vie politique. En période électorale, ils sont souvent des piliers de campagne pour les titulaires, mobilisant leurs réseaux et leurs moyens pour assurer la victoire. Une fois les élections terminées, ils demeurent les relais locaux, répondant aux sollicitations des citoyens et appuyant les activités des titulaires. Malgré cela, leur travail est ignoré et leur statut reste incertain.
« Ces élus de la Nation ne peuvent être traités comme des figurants », déclare Kouamé Yao Séraphin. « Ils méritent une reconnaissance institutionnelle à la hauteur de leur engagement. »
Face à cette injustice, l’Honorable Kouamé Yao Séraphin propose une série de mesures concrètes pour revaloriser la fonction de député suppléant.
On peut citer entre autres la reconnaissance officielle à travers la délivrance d’un passeport de service ou diplomatique et une attestation formelle confirmant leur rôle.
Ensuite la compensation financière c’est-à-dire une indemnité forfaitaire ou une allocation, financée par une partie du budget de fonctionnement des titulaires.
Et enfin la formation et implication accrue pour une meilleure intégration dans les processus parlementaires pour leur permettre de se préparer efficacement en cas de remplacement.
Ces réformes permettraient de renforcer le rôle des suppléants et de garantir leur dignité en tant qu’élus de la Nation.
Une lutte pour l’équité
Loin d’être une revendication de privilèges, le plaidoyer pour les députés suppléants repose sur des principes d’équité et de justice. « Ce n’est pas un caprice », insiste Kouamé Yao Séraphin. « C’est une reconnaissance de leur rôle dans le maintien de la démocratie et du lien entre le peuple et ses représentants. »
Il appelle le Parlement et le gouvernement à agir rapidement pour corriger cette injustice structurelle. « Laisser les suppléants sans statut, c’est mépriser une partie essentielle de notre démocratie », conclut-il.
Un appel au sursaut national
Alors que les voix s’élèvent de plus en plus pour exiger une réforme, l’Honorable Kouamé Yao Séraphin invite les décideurs politiques à une prise de conscience collective. « Les députés suppléants ne sont pas des seconds rôles. Ils sont des acteurs à part entière, et leur dignité doit être restaurée. Il est temps de corriger cette injustice pour le bien de notre démocratie. »
La balle est désormais dans le camp du législateur pour inscrire cette réforme à l’ordre du jour et rendre à ces élus leur place méritée.
Silvere Bossiei
