Le 9 août dernier, Mamadou Traoré, l’un des principaux cadres du mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS), a été arrêté pour avoir publié des informations sur sa page Facebook. Accusé de diffusion de fausses informations et de trouble à l’ordre public, il a affirmé que certains équipements utilisés lors du défilé militaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 7 août, avaient été « loués à la force Takuba », une force européenne expulsée du Mali. Par la même occasion, il avait critiqué le bilan du président Alassane Ouattara.
Une semaine après son arrestation, le tribunal de première instance l’a reconnu coupable et l’a condamné à deux ans de prison ferme. Cette décision fait suite à l’accusation selon laquelle ses propos auraient semé le trouble et contribué à diffuser de fausses informations.
Kando Soumahoro également dans le viseur de la justice
Quelques jours après l’incarcération de Mamadou Traoré, un autre membre de GPS, Kando Soumahoro, a été arrêté le 14 août. Il devrait comparaître prochainement devant le même tribunal pour trouble à l’ordre public et maintien illégal d’un parti politique. Soumahoro avait participé, au nom de GPS, à une réunion de l’opposition le 9 août, au siège du PDCI (Parti Démocratique de Côte d’Ivoire), qui s’était soldée par une déclaration commune.
GPS toujours en recours juridique
Depuis 2021, la justice ivoirienne a ordonné la dissolution du parti Générations et Peuples Solidaires, dirigé par l’ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle Guillaume Soro. Cependant, les avocats de GPS soulignent qu’un pourvoi en cassation est toujours en cours, signifiant que juridiquement, le parti n’est pas encore dissous tant que toutes les voies de recours ne sont pas épuisées.
Cette affaire souligne la tension croissante entre les autorités et l’opposition politique en Côte d’Ivoire, alors que le GPS continue de contester sa dissolution et de critiquer ouvertement le gouvernement.
Gnohou Maxime Keller