Le Gabon s’apprête à tourner une nouvelle page de son histoire politique. Le général Brice Clotaire Oligui Nguema, arrivé au pouvoir après le renversement d’Ali Bongo Ondimba, a décidé d’anticiper l’élection présidentielle, marquant ainsi un tournant inédit parmi les transitions militaires sur le continent africain.
Une Date Officielle pour la Présidentielle
Lors du Conseil des ministres du 22 janvier 2025, le gouvernement gabonais a arrêté la date du 12 avril pour le premier tour de l’élection présidentielle. Moins de dix-huit mois après le putsch qui a mis fin au règne des Bongo, le pays se prépare déjà à élire un nouveau chef d’État. En cas de second tour, il se tiendra peu après, bien avant les délais initialement envisagés.
Une Décision Qui Fait Débat
Cette annonce, bien que saluée par certains, suscite des réactions contrastées au sein de la classe politique. Si certains observateurs voient en cette décision une volonté du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) de rendre le pouvoir aux civils, d’autres estiment que ce calendrier accéléré pourrait favoriser certains acteurs politiques au détriment d’une transition démocratique bien préparée.
L’opposition s’interroge notamment sur les conditions d’organisation du scrutin, la réforme du code électoral et les garanties de transparence dans un pays où les précédentes élections ont souvent été contestées.
Oligui Nguema, Un Putschiste Atypique ?
Brice Clotaire Oligui Nguema se distingue des autres chefs de transitions militaires africains en ayant fixé une date précise pour le retour à l’ordre constitutionnel. Contrairement aux juntes en Guinée, au Mali ou au Burkina Faso, qui peinent à respecter des échéances électorales, le chef de l’État gabonais veut afficher une volonté de rupture avec les pratiques du passé.
Cependant, cette précipitation soulève une question clé : le pays est-il réellement prêt pour une élection présidentielle équitable et inclusive ?
Quels Défis pour le Scrutin ?
Pour garantir une élection crédible, plusieurs défis restent à relever :
- Mise à jour du fichier électoral afin d’assurer une participation inclusive et transparente.
- Réforme des institutions électorales pour restaurer la confiance des citoyens.
- Garanties sécuritaires et logistiques pour permettre un vote libre sur l’ensemble du territoire.
À quelques mois de cette élection historique, l’avenir politique du Gabon reste encore incertain. Brice Clotaire Oligui Nguema tiendra-t-il sa promesse de remettre le pouvoir aux civils ? Le pays est suspendu à cette question essentielle qui déterminera la suite de sa transition.
👉 Affaire à suivre…
Gnohou Maxime Keller