Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a exhorté les pays riches à tenir leurs engagements financiers pour aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique. Lors d’un discours prononcé au Parlement du Lesotho le jeudi 12 décembre 2024, il a également exprimé son soutien à une réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, permettant à l’Afrique de bénéficier de sièges permanents.
L’urgence d’un financement climatique équitable
António Guterres a mis en lumière les défis colossaux auxquels font face les pays les plus vulnérables, en particulier les nations enclavées et les pays les moins avancés comme le Lesotho. Ces États subissent les effets dévastateurs du changement climatique malgré leur contribution négligeable aux émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Il a rappelé l’engagement des pays développés à mobiliser 300 milliards de dollars par an pour soutenir les pays en développement dans leur transition écologique. Cependant, il a souligné que ce montant reste insuffisant face aux besoins estimés à plus de 1 000 milliards de dollars. Le Secrétaire général a insisté sur l’importance d’accélérer la mise en œuvre du fonds pour les pertes et dommages, destiné à indemniser les pays victimes de catastrophes climatiques.
Le contexte climatique alarmant en Afrique australe
La visite de Guterres au Lesotho survient dans un contexte de sécheresse historique qui affecte plusieurs pays d’Afrique australe. Selon les Nations Unies, plus de 27 millions de personnes souffrent de la faim dans cette région. Au Lesotho, les récoltes ont été durement touchées, incitant le gouvernement à déclarer une catastrophe nationale. Guterres a souligné l’urgence de renforcer les efforts internationaux pour atténuer ces crises exacerbées par le phénomène El Niño et le réchauffement climatique.
Plaidoyer pour une réforme du Conseil de sécurité
Le Secrétaire général a également abordé une question essentielle : la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies. Guterres a dénoncé l’exclusion continue de l’Afrique d’un organe décisionnel aussi crucial, qualifiant cette situation de « relique du colonialisme ». Il a réitéré son espoir de voir le continent obtenir au moins deux sièges permanents avant la fin de son mandat en 2026.
« Un continent abritant près d’un cinquième de la population mondiale ne peut rester exclu de la gouvernance globale », a-t-il affirmé. Ce message résonne dans un contexte de pressions croissantes pour réformer les institutions internationales et leur rendre plus équitables.
Un projet structurant au Lesotho
Au cours de son séjour, António Guterres visitera le barrage de Katse, un élément central du Lesotho Highlands Water Project. Ce projet stratégique vise à garantir l’approvisionnement en eau de l’Afrique du Sud tout en apportant des bénéfices économiques au Lesotho, une initiative saluée comme un modèle de coopération régionale.
Un appel à l’action
En conclusion, António Guterres a appelé à une solidarité mondiale renforcée pour lutter contre le changement climatique et promouvoir une gouvernance plus inclusive. Son discours au Lesotho reflète l’importance d’un leadership fort pour répondre aux défis planétaires, tout en insistant sur le rôle central de l’Afrique dans la définition des solutions pour un avenir durable.
Gnohou Maxime Keller