À moins d’un an de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, Jean-Louis Billon se positionne comme un sérieux prétendant pour briguer l’investiture du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Cependant, son ambition se heurte à un obstacle de taille : la présence de Tidjane Thiam, ancien directeur général du Crédit Suisse, qui bénéficie d’un soutien massif au sein du parti.
Jean-Louis Billon, une figure montante du PDCI
Ancien ministre du Commerce et industriel réputé, Jean-Louis Billon multiplie les initiatives pour mobiliser les bases du PDCI. Âgé de près de 60 ans, il s’appuie sur ses réseaux économiques et politiques pour rallier des cadres influents et séduire une jeunesse ivoirienne en quête de renouveau politique.
Son discours met en avant des thèmes cruciaux tels que la relance économique, la justice sociale et une meilleure redistribution des richesses. Jean-Louis Billon a également critiqué à plusieurs reprises le manque de renouvellement au sein du leadership du PDCI, appelant à une refonte stratégique pour faire face aux défis du futur.
Tidjane Thiam, le favori naturel
Tidjane Thiam, par son profil international et son expérience dans la finance mondiale, reste néanmoins l’homme à battre. Ses soutiens sont solides, notamment auprès de l’élite économique ivoirienne et d’une partie de la diaspora. L’ancien financier bénéficie également de la confiance de nombreux cadres historiques du parti, séduits par sa stature et son expertise pour attirer des investissements étrangers.
Henri Konan Bédié, président du PDCI jusqu’à sa récente disparition, avait manifesté une préférence implicite pour Tidjane Thiam, un atout considérable dans une formation où l’héritage du premier président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny, demeure un marqueur clé.
Une unité interne fragilisée
Malgré les appels à l’unité, les divergences au sein du PDCI se font de plus en plus visibles. Si certains cadres souhaitent une candidature unique pour maximiser les chances du parti, d’autres estiment qu’une primaire pourrait renforcer la démocratie interne et permettre à des profils comme Jean-Louis Billon d’émerger.
Jean-Louis Billon a déjà exprimé sa volonté de représenter un « PDCI moderne et proche des préoccupations du peuple ». Toutefois, il devra convaincre non seulement les instances dirigeantes, mais également les militants de base, souvent fidèles à la vision portée par Tidjane Thiam.
Un duel aux répercussions nationales
Au-delà du PDCI, cette bataille interne a des implications majeures pour l’échiquier politique ivoirien. La compétition entre Tidjane Thiam et Jean-Louis Billon reflète les tensions entre une vision technocratique et une approche plus locale et pragmatique.
L’issue de cette confrontation déterminera non seulement le candidat du PDCI, mais aussi la capacité du parti à se présenter comme une alternative crédible face au RHDP, le parti au pouvoir. Avec une Côte d’Ivoire en pleine transformation économique et sociale, le choix du PDCI pourrait bien influencer le cours de l’histoire politique du pays en 2025.
Reste à voir si Jean-Louis Billon parviendra à renverser la dynamique actuelle pour incarner ce renouveau tant espéré.
Gnohou Maxime Keller
