Le paysage politique malien vient de connaître un tournant majeur avec le limogeage de Choguel Kokalla Maïga, qui occupait le poste de Premier ministre depuis juin 2021. Par décret présidentiel, le colonel Assimi Goïta, président de la Transition, a mis fin à ses fonctions le mercredi 20 novembre 2024, dans un contexte de tensions politiques croissantes.
Les raisons derrière le limogeage
Cette décision intervient peu après les critiques publiques de Choguel Maïga lors d’une réunion organisée par le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Lors de cet événement, Maïga avait exprimé son mécontentement face à la gestion de la Transition, dénonçant notamment :
- L’autorisation de nouveaux partis politiques qu’il juge « clandestine ».
- Le manque de transparence sur des dossiers sensibles, notamment l’organisation des élections.
- La prolongation de la Transition, qu’il considérait comme un frein au retour à un régime démocratique.
Ces critiques semblent avoir exacerbé les dissensions au sein du pouvoir de Transition, aboutissant à son éviction.
La réaction de Choguel Maïga
Peu après l’annonce de son limogeage, Choguel Maïga a réagi via un message sur les réseaux sociaux. Dans un ton mêlant ironie et résilience, il a déclaré :
« Ah, je viens d’apprendre que le Premier ministre est démis de ses fonctions ! Enfin, le Nil est arrivé à Caire ! Nous resterons toujours au service du Mali éternel. Tout le reste est passager. Merci au Président de la Transition ! »
Dans une adresse plus approfondie, il a renouvelé ses critiques à l’égard de la Transition, dénonçant des attaques contre sa personne et les divisions internes au sein du M5-RFP, où il avait tenté de maintenir un équilibre.
Un contexte politique fragilisé
Le limogeage de Choguel Maïga met en lumière les défis majeurs auxquels fait face la Transition au Mali :
- Crise sécuritaire : Avec l’insécurité croissante due aux groupes armés, la stabilité demeure un enjeu crucial.
- Crise politique : Ce départ pourrait accentuer les divisions dans la classe dirigeante et au sein de la société civile.
- Élections générales : La préparation des scrutins reste une priorité, mais ce contexte de crise pourrait compliquer leur organisation.
Quelle suite pour Choguel Maïga ?
L’avenir politique de Choguel Maïga reste incertain. Son départ pourrait cependant renforcer son soutien parmi ses partisans et repositionner le M5-RFP comme un acteur central de l’opposition. En attendant, le colonel Assimi Goïta devra relever le défi de maintenir l’unité de son gouvernement tout en avançant vers la fin de la Transition.
Cette éviction marque une nouvelle phase dans la tumultueuse histoire politique du Mali, où chaque décision semble redéfinir les équilibres du pouvoir.
Gnohou Maxime Keller