Exilé depuis six ans, Guillaume Soro, ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2025 lors d’une intervention en ligne le 31 décembre 2024. Ce retour ambitieux marque une étape cruciale dans le paysage politique ivoirien.
Un exil politique qui n’a pas éteint ses ambitions
À 52 ans, Guillaume Soro a déclaré avec force sa détermination à « servir son pays » et à rentrer en Côte d’Ivoire, malgré les défis liés à son exil. « Ma place est auprès de mon peuple, et non à l’étranger », a-t-il martelé. Cette déclaration intervient après six ans passés hors des frontières ivoiriennes, un exil qu’il qualifie de « contraire à la Constitution ivoirienne ».
Soro, visiblement en bonne santé, a rassuré ses partisans avec une touche d’humour : « Je vais bien, même si j’ai perdu quelques kilos. »
Un programme centré sur les laissés-pour-compte
L’axe central de la campagne de Guillaume Soro est une réforme en profondeur du secteur agricole. Il entend défendre les droits des travailleurs du cacao, du café et de l’huile de palme, des filières qu’il considère comme les « piliers oubliés de l’économie ivoirienne ».
Il a promis de rétablir un équilibre économique pour ces producteurs marginalisés en augmentant leurs revenus et en développant des infrastructures modernes adaptées à leurs besoins. « Il est temps de rendre justice à ces femmes et hommes qui nourrissent notre nation », a-t-il souligné.
Soro envisage également des réformes sociales globales, avec une volonté de lutter contre les inégalités dans toutes les régions de Côte d’Ivoire. Son programme ambitieux repose sur des valeurs d’équité, de durabilité et de solidarité nationale.
Un soutien stratégique d’acteurs régionaux influents
Guillaume Soro s’appuie sur des alliances stratégiques en Afrique de l’Ouest. Lors de son discours, il a salué le soutien de figures telles que le général Assimi Goïta (Mali), le capitaine Ibrahim Traoré (Burkina Faso), et le général Abdourahamane Tiani (Niger). Il les a décrits comme des symboles d’une « Afrique indépendante et solidaire », un message fort pour une région en quête d’autonomie et de stabilité.
Des défis à relever pour 2025
L’élection présidentielle de 2025 promet d’être décisive pour l’avenir politique de la Côte d’Ivoire. Guillaume Soro devra affronter des adversaires de poids, notamment l’ancien président Laurent Gbagbo, même si ce dernier reste pour le moment inéligible.
Pour Soro, cette élection représente une opportunité de redéfinir le paysage politique ivoirien avec un programme qu’il qualifie d’« ambitieux et réaliste », capable de rassembler au-delà des divisions historiques.
Une vision pour une Côte d’Ivoire unifiée
« Je suis prêt à relever le défi et à construire une Côte d’Ivoire plus forte », a conclu Guillaume Soro lors de son intervention. Sa candidature incarne une volonté de changement et d’innovation, avec un focus sur les besoins des populations souvent marginalisées.
Avec cette déclaration, Soro s’impose comme une figure clé de l’échéance électorale de 2025, ouvrant un nouveau chapitre dans sa carrière politique et, potentiellement, dans l’histoire de la Côte d’Ivoire.
Gnohou Maxime Keller
